Des inscriptions en langue arabe sont
conservées depuis la fin du Ier
siècle de notre ère, mais
l’écriture arabe elle-même
n’est attestée que trois siècles plus
tard. En effet, les Arabes ont d’abord utilisé les
systèmes d’écritures d’autres
langues employées depuis la péninsule Arabique
jusqu’au Nord de la Mésopotamie, comme le
sud-arabique et le nabatéen.
Bien que l'écriture arabe ait un aspect
très différent des graphies sud-arabiques, tous
les spécialistes s’accordent à lui
reconnaître une lointaine origine araméenne. Mais
les uns font l’hypothèse d’un
développement à partir de
l’écriture nabatéenne, les autres
à partir de l’écriture syriaque.

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L’hypothèse
de l’origine nabatéenne
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Proposée d’abord par Theodor
Nöldeke en 1865, l’origine nabatéenne a
trouvé un grand écho chez des chercheurs qui
s’appuient sur la comparaison entre les formes des
caractères pris individuellement. Leur hypothèse
est celle d’un développement à partir
d’une écriture nabatéenne cursive,
développement favorisé par le fait que, depuis la
destruction de Pétra en 106, l’écriture
n’était plus contrôlée
officiellement par une chancellerie. Les modifications menant
à l’alphabet arabe auraient affecté les
ligatures entre les lettres, la constitution d’une ligne de
base, la distinction par des signes diacritiques de lettres ayant le
même tracé, les variations de forme des lettres en
fonction de leur position initiale, médiane ou finale.
Généralement, les tenants de l’origine
nabatéenne reconnaissent aussi une influence de
l’écriture syriaque dans la structure de
l’écriture arabe.
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L’hypothèse
de l’origine syriaque
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Inversement, les tenants
de l’origine syriaque ne nient pas l’influence de
l’écriture nabatéenne sur la forme des
signes, mais considèrent comme déterminante la
structure de l’écriture. Les ligatures se font en
bas pour le syriaque et les lettres sont appuyées sur une
ligne de base. Il en est de même en arabe tandis
qu’en nabatéen les lettres sont
alignées par le haut, comme suspendues, et les ligatures se
font à des endroits différents selon les lettres.
En nabatéen, les lettres sont plus hautes que
larges ; en syriaque, comme en arabe, elles sont plus larges
que hautes. Autre argument en faveur de cette
hypothèse : les plus anciennes inscriptions arabes
sont datées d’une période où
l’écriture syriaque, grâce à
la diffusion du christianisme, connaît un grand
développement alors même que
l’écriture nabatéenne tombe en
désuétude.
Ce sont probablement des
raisons de prestige et d’autres, certainement
liées au commerce, qui ont fait
préférer une écriture
araméenne aux écritures sud-arabiques, pourtant
mieux adaptées à la transcription de la langue
arabe.
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L'arabe,
une écriture commune à l'ensemble de l'Islam
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Rendue obligatoire par l’administration
omeyyade dès la fin du VIIe
siècle, l'écriture arabe connaît une
extraordinaire diffusion au Proche-Orient et au Maghreb grâce
à l'expansion géographique de l'islam et au
développement de sa civilisation. Langue liturgique de
populations nouvellement converties, l’arabe devient alors le
principal instrument de communication de l’empire islamique
naissant ainsi que l’outil principal de transmission du
savoir et de l’administration. L'écriture arabe
s'impose pour des raisons culturelles : copie du Coran et
production textuelle due à la constitution des sciences
religieuses islamiques, plus tard traductions des textes scientifiques
et philosophiques et leur appropriation par la majorité des
chrétiens du Proche-Orient. L’écriture
arabe prend place au cœur de la civilisation arabo-musulmane
et assume très vite une triple fonction, à la
fois religieuse, utilitaire et ornementale., Cette écriture
transcrira également les langues de l’Empire
ottoman jusqu’au début du XXe
siècle. Ses caractères sont utilisés
aujourd’hui pour écrire le persan,
l’urdu et de nombreuses langues d’Afrique.
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L'alphabet arabe
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L’arabe
appartient au groupe sémitique, comme l'hébreu ou
le syriaque. Depuis son origine, il utilise un alphabet consonantique
et s’écrit de droite à gauche.
À la notation des vingt-six consonnes s’ajoute
celle de trois voyelles longues. Les difficultés de lecture
dues à la confusion entre les consonnes de même
tracé (un même signe peut représenter
plusieurs lettres) et à l’absence de notation des
voyelles brèves ont entraîné
l’invention de signes facilitant la lecture. On a d'abord
indiqué les voyelles par l’adjonction de points de
couleurs, placés au-dessus ou en dessous des lettres. Cet
usage s'est modifié et aboutit à la pratique
actuelle consistant à noter les voyelles par de petits
signes sur ou sous les caractères. Cette
différenciation des consonnes par des signes diacritiques
existait déjà dans les plus anciens corans sous
forme de traits fins ou parfois de points.
Avant l'islam,
l’écriture était très peu
pratiquée, servant principalement à noter
transactions commerciales ou contrats.
Révélée oralement au
Prophète à partir de 610 et ses transcriptions
rassemblées en 653 par 'Uthmân, la parole divine
insuffle un formidable élan à
l’écriture. La nécessité de
magnifier la parole sacrée s’impose alors et la
calligraphie, dès les premiers corans, constitue une
composante essentielle de l’art arabo-musulman.
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