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A
l’Université de Lahore, il devient professeur de
philosophie et en même temps le juge de la même
ville. Iqbal est plus connu pour sa poésie de
qualité dont les oeuvres ont été
traduites dans plusieurs langues. Il meurt le 21 avril 1938.
Outre ses oeuvres poétiques, Iqbal avait une vision
originale sur les événements et les
idées qui ont marqué
l’humanité de son époque. Il avait, en
somme, fondé sa propre philosophie exposée
exhaustivement dans son livre monumental " The Reconstruction of
Religious Thought in Islam ". Ce livre avait un impact non
négligeable dans le courant des idées
philosophiques et Iqbal avait été, par suite,
invité à l’Université
d’Oxford, en 1935, pour présenter une
série de conférences. Quoique ses
activités politiques étaient restreintes, Iqbal
avait présidé la session annuelle de la Ligue
musulmane et participé dans la conférence de la
table ronde en 1931 en Angleterre pour étudier les
problèmes politiques qui séparaient les musulmans
et les hindous. Iqbal avait avancé
l’idée de séparer les deux
communautés, ce qui donnera plus tard le nom de Pakistan
comme Etant indépendant et souverain,
réalisé par le compagnon d’Iqbal, le
Général Mohammad Ali Jinnah en 1947.
Philosophie
:
L’œuvre
principale d’Iqbal, " The Reconstruction of Religious Thought
in Islam ", présente les grandes lignes de la philosophie
iqbalienne. Inspirée de la tradition musulmane et
ressourcée de la pensée occidentale, sa
philosophie a pu construire une singularité unique dans son
genre et une érudition inégalée dans
son époque. Les oeuvres poétiques ont,
à leur tour, un apport positif dans
l’édification de la philosophie d’Iqbal.
Bref, raison et passion ou bien épistémologie et
poésie se côtoyaient admirablement dans son
œuvre. Son épistémologie se donnait
entièrement à l’idée de "
l’égo individuel " pour que sa poésie
en fait un atome doué d’énergie et de
volonté. Sa poésie était un souffle
inspiré dans la mémoire léthargique
des musulmans, rappelant leur gloire perdue et enterrée
à l’Alhambra (Andalousie) et leur contribution
magistrale dans l’histoire scientifique et culturelle de
l’humanité. Iqbal était un semeur
d’amour et un éveilleur des consciences. Sa
philosophie, loin d’être une simple
théorisation de la pensée arabo-musulmane, est,
essentiellement, un message destiné à
l’humanité et aspirant à
l’universalité. Iqbal donne une importance
primordiale à l’ego individuel (Individu), car ce
dernier englobe, en lui-même, les fondements même
d’une collectivité possible [comme disait Leibniz
: " le microcosme inclut le macrocosme "]. Plus
précisément, Iqbal met l’accent sur la
spiritualité profonde de l’ego humain. La
spiritualité prend, chez lui, un sens large, celui de
l’élan vital et universel de
l’être humain. Le dévouement, les
valeurs, le respect d’autrui, la justice, le sacrifice sont
autant de facteurs spirituels qui puissent stimuler la visée
de l’individu et l’insérer dans le
processus de construire et préserver sa vie. Ce que le
philosophe allemand Fredrich Hegel appelle " das Wirkungsgeschichtliche
Bewusstsein " (l’insertion de la conscience dans le devenir
de l’histoire). Iqbal était comme ses
maîtres spirituels Ibn ‘Arabî et Jalal
El-Din El-Rûmî, attentif à la lettre et
ses sources étymologiques. C’est ainsi
qu’il conçoit la spiritualité comme
élan primordial et volonté inspiratrice pour la
formation de l’ego individuel et la construction de
l’ego collectif. La spiritualité puise son origine
dans le " spirit ", le " nafas " (en arabe) ou le " rouah " (en
hébreu), c’est-à-dire le souffle. Dans
le souffle apparaissent les signes de la volonté et du
sacrifice, " Nous avons trouvé ce qui justifie de nommer
cette volonté un sujet humain " (Reconstruire la
pensée religieuse de l’Islam, p.75).
L’ego individuel n’est pas seulement un atome vide
et inactif, mais un faisceau de rapports doués de
volonté et de spiritualité. L’ensemble
de ces rapports concentrés et focalisés dans cet
ego s’appellent " l’expérience ". Il dit
: " qu’est-ce donc que cette chose qu’on appelle
communément " moi " ou " khudi " (en persan) ou bien " min "
(en urdu) qui apparaisse dans son action et se cache dans sa
réalité ? Elle créée toutes
les visions et sa subtilité empêche sa
contemplation ". Bref, la philosophie d’Iqbal n’est
pas un individualisme dépourvu de sens, mais une "
individualité " et une " individualisation " de la vie
humaine. Elle est un appel pour les idéaux de la vie et les
valeurs de la morale. Elle prend pour le Saint Coran un moteur pour
insuffler dans l’âme le sens d’accomplir
la mission suprême dans la vie.
Oeuvres
:
Les secrets du Moi
Les mystères du Non-Moi
Le Chant de l’Eternité
Le Message de l’Orient
L’Aile de Gabriel
L’Appel de la Caravane
Psaumes persans
L’évolution de la pensée
métaphysique en Perse
Reconstruire la pensée religieuse de l’Islam
Bibiolographie
:
Mohammad Monawwar, Iqbal
and Quranic Wisdom
Mohammad Monawwar, Iqbal, Poet-Philosopher of Islam
Sh. Abdul Qadir, Iqbal, the Great Poet of Islam
Abdul Aleem Helal, Social philosophy of Sir Mohammad Iqbal
H.H.Bilgrami, Glimpses of Iqbal’s Mind and Thought
Mohammed Chaouki Zine, Ethical and philosophical Problems in Sir
Mohammad Iqbal’s Thought.
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